Mes poupées ont beaucoup maigri, elles ne comprennent pas les langues étrangères Compagnie les Acteurs de Bonne Foi

Récit autobiographique à l’aspect d’un journal intime, le texte d’Aglaja Veteranyi est une histoire d’exil.

La narratrice, cadette d’une famille d’artistes de cirque qui a fui la dictature roumaine pour sillonner l’Europe, tente de conjurer ses peurs d’enfant, puis d’adolescente : peur que l’extravagant numéro de sa mère finisse mal, peur « d’ouvrir la caravane et que chez nous s’évapore dans des pays qui sont tous à l’étranger », peur de la solitude dans un pensionnat, de la folie qui a déjà pris sa demi-sœur...

Tour à tour poignante et drôle, cette fillette de la balle se pose des questions simples ou existentielles auxquelles elle tente de répondre avec la cocasse naïveté d’une logique d’enfant.

Cernée par les dangers de la piste et ceux d‘un monde hostile aux apatrides, elle offre un témoignage universel et sans âge sur le déracinement et l’ostracisme.

Drôle, absurde, tragique dans sa légèreté même, ce récit de vie est un vibrant témoignage sur l’exil, la ségrégation et leurs cortèges de malheurs.