Oleanna Théâtre de l’eau qui dort

La pièce met aux prises un professeur d’université et l’une de ses élèves. Tout les sépare : elle cherche ses mots, il manie les concepts avec brio. Elle craint d’échouer, il va être promu.

Pygmalion moderne, le professeur travaille aux progrès de l’élève qui, malgré elle, amène le professeur à reconsidérer les valeurs de son existence. Mais leur histoire bascule.

La pièce semble d’abord une invitation à repenser la transmission du savoir, les valeurs de l’université, le caractère impérieux de la réussite sociale, le figement des hiérarchies et une certaine vanité de ceux qui « sauraient »… Mais elle devient aussi, par le génie du scénario, une fable dérangeante sur la manipulation des mots et des êtres et sur les excès d’une société. Une « machine infernale », l’œuvre d’un visionnaire. Une mise en scène et un jeu impeccable, fort, sous tension de bout en bout.

« Un huis clos haletant sur les relations de pouvoirs » POLITIS