Le Gros, la vache et le mainate Théâtre du Peuple / Texte Pierre Guillois / Mise en scène Bernard Menez

Entre La Cage aux folles et les meilleurs morceaux de Copi, Le Gros, la vache et le mainate renvoie le « grand théâtre » dans les ornières à coup de numéros d’acteurs hilarants et néanmoins virtuoses.

Cette comédie musicale complètement givrée est menée par une brochette d’hurluberlus : un homme qui tombe en cloque, deux tatas irascibles, un bébé qui dégoûte tout le monde et un oiseau de malheur qui chante du Francis Lopez. Le spectacle nous entraîne dans un monde de grivoiseries endiablées, de fantasmes homos, d’absurdités délicieuses, orchestré de main de maître par Bernard Menez. Ici l’humour est rarement correct, mais on rit, on se bidonne, abandonné aux facéties d’acteurs hors du commun.

Ce spectacle, qui a remporté un énorme succès lors de sa création au Théâtre du Peuple à Bussang en avril 2010, possède une vertu rare : il fait rire pour faire rire sans chercher d’autres prétextes littéraires. C’est la preuve finalement d’une grande subtilité. Il est ce qu’il dit être : une « opérette barge » qui repousse, pour notre bonheur, le rire dans ses derniers retranchements.

C’est à mourir de rire ! Du pur burlesque, entre théâtre de l’absurde et cabaret. Ce spectacle est de très loin le plus réjouissant que l’on a vu depuis des lustres.
Télérama